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mercredi 12 janvier 2011

LES PETITES HISTOIRES DE YEHNI N°2

Je me rappellerai toujours de ce jour : le jour où j’ai su que quelque chose n’allait pas. Ses membres auraient dû se mettre à trembler et les larmes de joies auraient dû jaillir de ses grands yeux en amande. Ou alors elle aurait dû pousser des hurlements hystériques en se jetant avec force à mon cou et me couvrir de baisers en répétant inlassablement.
LE RESTAURANT CHIC
« Oui, oui, oui ! », au mépris le plus total des autres couples qui dînaient tranquillement non loin de nous.
Mais non. Alors que je venais de lui faire ma demande officielle en mariage, autour d’un dîner dans un restaurant chic du quartier bourgeois des deux-plateaux, Badjo m’avait dit sans qu’une émotion aucune, ne s’exprime sur son visage ovale aux traits d’une finesse et d’une délicatesse rare.
« Donne-moi un peu de temps pour réfléchir! On en reparlera ».




J’ai regardé Badjo surpris, désorienté, choqué même. De quel temps avait-t-elle besoin ? Et surtout pour réfléchir à quoi ? Cela faisait exactement huit ans que nous nous connaissions et six ans que nous vivions en ménage. N’avait-on pas perdu assez de temps ? N’avions-nous pas assez réfléchis ?
Alors que mon esprit troublé se posait mille et une questions, Badjo, apparemment calme, le regard perdu dans le vide, n’a même pas semblé remarquer mon tourment et la gravité de ses propos. Qu’était-il arrivé à ma chérie ? 

Nous nous sommes rencontrés il y a huit ans de l’une des manières les plus banales qu’on décrit souvent dans les livres d’amour. Cela fait un peu cliché mais c’est l’entière vérité. Nous nous sommes heurtés à l’entrée de la cafétéria et ses livres, se sont répandus sur le sol. Je l’ai aidé à les ramasser en me confondant en excuses et chacun est parti de son côté. Nous ne nous sommes pas présentés, nous n’avons échangé aucun numéro de téléphone, aucune flèche de cupidon ne nous a transpercé lorsque nous nous sommes regardés.

BADJO
Badjo était belle, certes, mais elle n’était absolument pas mon genre. J’aimais les femmes aux formes pulpeuses et généreuses, de préférence petites, qui pouvaient tenir dans la main comme le fameux ‘schmilblick’. Je les aimais aussi noires, ayant depuis longtemps une mauvaise image, je l’avoue non fondée, des filles de teints clairs que je trouvais volage à cause de leur produits de beauté qui coûtaient sans doute très chers et nécessitaient plus d’une poche pour assurer leur achat. En plus, il y avait tellement de filles dépigmentées que je ne voulais pas courir le risque de tomber sur l’une d’entre elles. Une femme multicolore ? Pouah !

Badjo, grande, claire, aux traits fins des beautés du sahel, à la petite poitrine et au postérieur de blanche, était carrément disqualifiée. J’ignorais à l’époque que moi aussi je n’étais pas son genre d’homme. Elle les aimait plutôt en muscles et avoisinant le mètre quatre-vingt-dix, de préférence clair ou métis. Comment alors notre histoire d’amour a-t-elle commencé ?
Ma cousine Béhira venait de s’inscrire à l’université de Cocody en Sciences économiques. Grâce à une de nos tantes qui occupait un poste important à l’université, elle avait eu la chance d’obtenir une chambre d’université, qu’elle partageait avec ….Badjo. Ma cousine et moi étions très proches et elle m’invitait souvent à venir manger chez elle. Au bout de trois mois, j’ai commencé à voir en Badjo, plus que la jolie voisine de chambre de ma cousine.

C’était une fille exceptionnelle. Très intelligente, respectueuse, calme, réfléchie, timide et simple. Ses parents avaient franchement fait un travail remarquable et méritaient le prix nobel de l’éducation parentale. Alors que beaucoup d’étudiantes choisissaient la voie de la facilité en s’accrochant à la bourse d’un vieux riche, «un grotto », qui subvenait à tout leur besoin, elle se contentait de l’argent que ses parents d’origine modeste lui envoyaient fréquemment depuis la ville Tiassalé où ils étaient installés. Mon admiration pour Badjo grandissait de jour en jour et finit par se muer en amitié, puis en amour, sans qu’à aucun moment je ne me rende compte qu’une quelconque limite avait été franchie.
Je lui ai demandé de devenir ma petite amie un soir d’orage où elle avait oublié de sortir avec sa clé et que Béhira était retournée précipitamment en famille. Elle n’avait nulle part où aller et m’avait demandé si elle pouvait attendre chez moi.
« Evidemment ! ».
J’ai fait tout pour qu’elle se sente à son aise, déballant tous les talents d’hôtes enfouis en moi. Quand je lui ai posé la question fatale, elle m’a souri.
« J’aurai pu te dire, que je vais y réfléchir. Mais il y a longtemps que moi aussi j’ai envie d’être avec toi. Le seul problème est que je n’ai pas envie de souffrir et je sais que l’amour peut faire très mal ».
Sa réponse m’a surpris. Je lui ai juré de toujours prendre soin d’elle et de ne jamais être la cause de ses peines. Elle a fini par accepter. Et je pense avoir tenu parole.
L’année suivante j’ai fini ma maîtrise et me suis rendu en Europe pour un perfectionnement de six mois. On se serait cru à mes funérailles tant Badjo a pleuré ce jour-là ! Je l’ai rassuré comme j’ai pu, lui promettant de ne pas l’abandonner. Tous les jours je m’arrangeais pour l’appeler ou lui envoyer au moins un message ou un email. Dès qu’un ivoirien rentrait au pays, je lui faisais parvenir un petit cadeau. Et ce fut ainsi jusqu’à mon retour où je n’eus malheureusement pas de travail aussi vite que je l’avais espéré.
Un an durant j’ai usé mes chaussures à la recherche d’emplois, en vain. La crise, la conjoncture, la mauvaise gestion, tout était matière à justifier le manque d’emplois. J’ai passé concours, sur concours inutilement. Badjo a eu sa maîtrise en lettres modernes et a trouvé aussitôt du travail comme assistante du directeur d’une ONG. C'était un parent éloigné dont son père avait été le tuteur.
C’était le moment idéal pour elle de me signifier la fin imminente de notre relation, n’est-ce pas ? En tout cas beaucoup de filles l’aurait fait à sa place. J’étais au chômage et elle touchait à peu près deux cents mille francs CFA par mois. J’étais un fardeau et qui plus est, souvent de mauvaise humeur à cause de ma situation qui stagnait.
Ma Badjo, douce, patiente, aimante, perpétuellement souriante, n’en fit rien. Elle m'a proposé d’aménager dans son studio et de commencer petit à petit à bâtir l’avenir dont on parlait souvent.
Ma joie était à son paroxysme et mon bonheur à son apogée. Je l’ai présenté dans la même semaine à ma famille. Tout le monde l’a adorée, mon père, ma mère et ma petite sœur. Le fait qu’on soit tous les deux de la même ethnie, bien que de villages différents avaient sans doute contribué à ce fait. Badjo parlait très bien ma langue maternelle et maman a été conquise. Ses petits enfants ne seraient pas déracinés. Pour ce qui était de ses parents ils étaient très strictes et elle préférait attendre encore un peu avant de me conduire chez eux.
Quelques mois plus tard, j’ai trouvé du travail et on a déménagé. C’était un poste de chef de section dans le département informatique d’une société de téléphonie cellulaire. Je ne pouvais rêver mieux. J’étais bien payé et avec mon dynamisme et mon intelligence, je gravissais les échelons à la vitesse de l’éclair. J’étais le premier à être proposé quand on devait envoyer quelqu’un en mission à l’intérieur du pays ou hors de la Côte d’ivoire. Ce n’était pas une obligation pour moi d’y aller, contrairement à ce que j’avais fait croire à Badjo, qui n’aimait pas que je sois loin d’elle. C’était cependant un grand bonus financier car en une semaine à l’étranger je gagnais parfois avec mes primes, l’équivalent de mon salaire du mois.
A chaque fois qu’elle apprêtait ma valise, je voyais ses yeux embués de larmes et je me disais vraiment qu’aucun homme n’était plus heureux que moi sur la terre. Badjo m’aimait à la folie et moi aussi je la couvrais de cadeaux et de tout l’amour que j’avais en réserve. Elle était la seule femme à mes yeux.
Les femmes qui me tournaient autour, ici comme à l’étranger, étaient des filigranes dans mon esprit. Seule l’image claire, nette et belle de ma Badjo m’habitait jour et nuit. D’aucun aurait dit qu’elle m’avait « gbassé », jeté un sort, mais si tel était vraiment le cas, j’étais prêt à l’accompagner chez son féticheur pour qu’elle double la dose : notre passion était trop belle.
Moi aussi j’étais triste de quitter Badjo. Elle n’avait pas d’amies à part Béhira et moi. Béhira était allé poursuivre son cursus scolaire à l’étranger il ne restait plus que moi, au rythme de mes voyages intempestifs. Ma famille vivait à Anyama et la sienne à Tiassalé. Elle expérimentait donc une grande solitude quand j’étais absent. Je l’encourageais à tisser de nouvelles amitié, à sortir de temps en temps, mais elle disait qu’il lui était impossible de s’amuser vraiment sans moi.
Je préparais une surprise à ma douce Badjo. J’économisais en secret pour lui offrir un mariage de rêve. Un mariage digne de la reine de beauté qu’elle était et de ces stars qui se pavanent dans les magazines people. J’avais en tête une fête d’au moins trois jours et un voyage de noces d’une semaine dans le pays de son choix. Sans compter le cadeau du marié à son épouse, une belle Fiat toute neuve.
Et puis un jour à mon retour de voyage j’ai remarqué qu’elle avait changé. Elle qui était toujours coquette était un peu négligée. Elle était amaigrie, un peu pâle et surtout distante. J’ai attribué ce comportement à mon voyage qui avait été prolongé d’une semaine. Elle me faisait parfois la tête mais comme le dit la parole de Dieu, le soleil ne se couchait jamais sur sa colère. Ce jour-là elle se refusa à moi. C’était la première fois qu’elle le faisait. Je n’étais pas content mais je l’ai compris. Il faut reconnaître que ce n’était pas toutes les femmes qui pouvaient supporter de telles absences de la part de leur conjoint.
A partir de ce moment, elle trouva un prétexte puis un autre pour ne plus que je la touche. Je dû repartir en voyage avant d’avoir pu tirer cette histoire au clair. J’ai ouvert mon cœur à un de mes collègues avec qui j’étais devenu très proche.
« Il y a deux options, a-t-il dit, soit elle te trompe, soit elle en a marre que tu ne te décides pas à franchir le pas et à l’épouser. Telle que je connais ta chérie, je penche plutôt pour la deuxième option. »

J’étais soulagé. Si ce n’était que le mariage! J’ai appelé mon père pour lui demander de commencer à prévenir les personnes idoines et à procéder à l’achat du nécessaire. Nous étions de la même ethnie, les coutumes étaient donc les mêmes pour le paiement de la dote. J’ai appelé sur le téléphone fixe pour en informer Badjo. Il a sonné dans le vide. J’ai composé le numéro de son portable : il était fermé. L’inquiétude m’a étreint. J’ai appelé à la maison pour savoir s’ils n’avaient pas de nouvelles.
Ma sœur m’a informé que deux jours plus tôt, elle avait voulu passer quelques temps chez nous, mais qu’elle avait trouvé porte close à son arrivée. Le téléphone de Badjo était déjà fermé à ce moment. Elle avait essayé de se renseigner et avait appris que chaque mois, ma femme s’absentait ainsi pendant plusieurs jours, emportant une valise qui avait l’air bien remplie.
« Je ne veux pas jouer les mauvaises langues, ni insinuer quoi que ce soit. Je te dis juste de discuter avec Badjo ».
Je me suis emportée contre ma petite sœur et l’ai copieusement insulté. Sans raisons d’ailleurs. Elle m’a raccrochée au nez. Toute la soirée j’ai essayé de joindre Badjo. J’ai demandé à ce que ma mission soit écourtée. Je suis arrivée en catastrophe à la maison et je l’ai trouvée endormie dans la chambre. A son chevet,…une bible.
Je n’étais pas encore chrétien à l’époque. Je ne fumais pas, je ne buvais pas, je ne menais pas une vie de débauche (je ne savais pas à ce moment que avoir des rapports sexuels hors mariage était proscrit par les saintes écritures). J’étais quelqu’un de respectueux et de posé mais je n’avais pas Jésus dans ma vie. Elle non plus n’était pas chrétienne. Ceci expliquait-il ce changement ? Il y avait beaucoup de secte qui sous le manteau de la religion, enseignait de fausses doctrines à leurs adeptes dans le seul but de les dépouiller. J’ai préféré ne pas lui parler ce jour-là de l’information que ma sœur m’avait donnée. J’ai plutôt décidé de mettre mon plan à exécution en la demandant officiellement de m’épouser au cours d’un dîner.

« Donne-moi un peu de temps pour réfléchir, on en reparlera! ».
Quand elle a dit cette phrase j’ai compris que je ne pouvais plus jouer à l’autruche. J’ai rapidement payé l’addition et nous sommes rentrés à la maison.
-Qu’est-ce qui ne vas pas ? ai-je demandé. Qu’est-ce qui t’arrive ?
-Rien ! a-t-elle répondu de sa voix douce.
-Comment ça rien ? Tu t’es regardé dans un miroir dernièrement ? Tu es devenue une tout autre personne. Tu sais depuis combien de temps nous n’avons pas eu de relations intimes ?
Elle a souri.
-Je savais que tu ne comprendrais pas. Tu es du monde.
-Pardon ?
-Moi je suis dans le monde, mais je ne suis pas du monde. Je cherchais le moment et le moyen propice pour te parler. J’ai donné ma vie à Jésus. Je me suis même baptisée. Et la bible m’enseigne que mon corps est le temple du Seigneur, je ne dois pas laisser quelqu’un le profaner. Seul mon mari a le droit d’y avoir accès.
-C’est un peu tard tu ne trouves pas ?
-Il n’est jamais trop tard avec le Seigneur. Les anciennes choses sont passées et voici, que toutes choses deviennent nouvelles. Le vieil homme est mort.
Je l’ai regardé sans trop comprendre ce qu’elle disait.
-Ecoute si tu veux qu’on cesse tout rapport jusqu’au mariage je n’y vois pas d’inconvénients. Je ne suis certes pas chrétien mais je peux respecter ton choix. De toutes les façons je compte organiser le mariage dans les trois mois à venir.
Badjo a encore souri.
-Ce ne sera pas possible. Tu n’es pas chrétien et je dois me marier dans la maison du seigneur.
-La maison du Seigneur ? Quelle maison ?
-Je ne peux pas épouser un non chrétien.
Je tournais dans la chambre comme un animal en cage, ne reconnaissant plus la femme que j’avais aimé plusieurs années auparavant. Elle semblait absente, flotter sur un petit nuage céleste qu’elle seule percevait.
-Que veux-tu dire au juste ? Tu ne veux plus qu’on se marie ?
-Oui !
Elle m’a expliqué comment une de ses collègues l’avait introduite dans la lumière de la vérité et qu’elle avait pris conscience du péché puant où nous étions embourbés.
-Te rends-tu compte de ce que tu dis ? Cela fait plus de six ans que nous sommes ensemble ! Tout ce qu’on a vécu, tout ce qu’on a partagé ne représente rien à tes yeux.
-Cela ne représente rien face au salut de mon âme. Il faut faire des sacrifices pour marcher avec le Seigneur !
-Et tu es prête à me sacrifier ?
-Oui ! a-t-elle dit sans hésiter. Jésus, lui, a donné sa vie pour nous.
J’avais envie de lui donner une gifle violente pour lui faire reprendre ses esprits. Mais jamais, je n’aurais imaginé lever la main sur ma chérie.
-Et si je devenais chrétien moi aussi ? ai-je demandé désespérément.
-Je serai heureuse pour toi ! Mais on devra quand même se séparer.
-Pourquoi ?
Je ne comprenais plus rien à sa logique. Qu’est-ce qu’elle voulait à la fin ? Je faisais peine à voir. Je sentais Badjo me filer entre les doigts. Je pouvais lutter contre un rival, mais comment lutter contre un faux Dieu ?
-Tu deviendras chrétien à cause de moi et non à cause de Jésus. Ce n’est pas bien. Qu’est-ce qui me prouve que dès qu’on sera marié tu ne te détourneras pas de Dieu ?
J’étais ahurie. Elle m’a alors assené le coup de grâce.
-Et puis de toutes les façons, je suis fiancée à un autre. Dieu dans sa bonté a révélé par une vision, lors d’une retraite spirituelle que tu n’étais pas l’homme de ma vie. Notre guide « le nouvel Eli » a reçu en songe l’identité de mon mari. Cela fait plusieurs années qu’il est converti et je n’ai pas de doute sur le fait que je sois sa « côte ». Le mariage a été fixé pour le mois de Mars. Il sera entièrement pris en charge par l’église. Je suis désolée.
-Désolée ?
Mon poing s’abattit sur le mur le plus proche pour ne pas frapper Badjo. Je n'ai même pas senti la douleur.
« Le nouvel Eli», rien que ça ? Le gourou de cette secte dont tout Abidjan parlait. Comment avait-elle atterri là ? Le meilleur moyen n’était pas de crier. Cela ne ferait que creuser le fossé entre nous. Peut-être que c’était de ma faute. J’aurais dû l’épouser plus tôt, rester plus souvent à la maison.

Sous mon regard impuissant, Badjo a fait ses valises. J’ai supplié, expliqué, plaidé mais en vain. Elle me sortait à tour de bras des versets bibliques dénaturés de leurs sens, mal interprétés. J’ai fait intervenir mes parents, en vain. Je me suis rendue chez ses parents à Tiassalé, sans succès. Je ne m’étais jamais officiellement présenté à eux, ils ne pouvaient donc pas me défendre de quelques manières que ce soit. Voilà la réponse qu’ils m’ont donnée.

SAMIRA ET MOI
J’ai frôlé la dépression, j’ai failli perdre mon emploi, mais je me suis ressaisi. Etrangement c’est dans ce désert que j’ai moi aussi trouvé le chemin du Christ, le vrai.
Je me concentrais sur mon travail acceptant systématiquement toutes les missions qui me tombaient sous la main. 
J’ai été envoyé en Tunisie et c’est là que j’ai rencontré Samira, une jeune comptable ivoirienne. Elle était très moderne tout en étant encrée dans la parole de Dieu. Elle a révolutionné ma façon de voir la spiritualité. Elle se débrouillait toujours pour m’évangéliser à chacun de nos rendez-vous. 

Elle me rappelait un peu Badjo. Et je voulais réussir à la mettre dans mon lit, par jeu, pour me moquer d’elle et me venger de Badjo. Mais ce n’étais pas mon genre, j’ai vite été pris à mon propre piège. J’ai donné ma vie à Christ et je suis tombé amoureux de Samira.
Cela fait deux mois maintenant que j’ai épousé Samira traditionnellement. La date du mariage civil a déjà été fixée.
Notre relation n’est pas aussi fusionnelle que celle que j’avais avec Badjo, mais nous nous aimons sincèrement et avec l’aide de Dieu, je sais que nous serons ensemble, rassasiés de jours et comblé de joie.
Il est vraiment merveilleux d'avoir Jésus. C'est  dommage que des gens comme "le nouvel Eli"  en fasse leur fond de commerce, au détriment des âmes qu'ils mènent à la perdition et des vies qu'ils détruisent.

« Le nouvel Eli », était en fait un escroc. Je le savais. Il a quitté le pays quelques jours avant que le scandale n’éclate et que son église soit fermée. J’ai appris que le mari de Badjo n’est pas aussi chrétien qu’il le disait. C’est un homme violent qui la bat sans arrêt. Je l’ai rencontré ce matin au dispensaire. Elle avait un pansement à l’œil . Elle s’est cachée derrière un arbre. J’ai fait comme si je ne l’ai pas vu pour ne pas la gêner. J’ai eu mal au cœur et tous les souvenirs ont afflués en moi.



PS: les photos ont été utilisées uniquement à titre illustratif.....

7 commentaires:

  1. Très belle histoire, Yehni! Tu as vraiment du talent à revendre.
    Mais j'avoue avoir été déçue par le dénouement de ce récit! La fautive n'est pas Badjo, mais son fiancé avec ses absences répétées et trop prolongées.
    C'est trop facile qu'il finisse marié et heureux!! C'est tout simplement injuste!

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  2. Je pense que Badjo a une grande part de responsabilite.
    C'est vrai qu'elle s'est fait avoir par un gourou, Mais c'est bien la le probleme de bcp de nouveaux convertis.
    Ils ne prennent pas le temps de connaitre Dieu et ils ecoutent plus les propheties et visions des gens! On ne se marie pas par prophetie/vision! Elle n'a pas pris le temps de connaitre son soi-disant futur mari. C'est pas parceque quelqu'un va a l'eglise qu'il sera un bon mari!
    Depuis qd c le pasteur qui doit te dire qui epouser? Autant Dieu peut parler a travers un pasteur, autant Il peut nous parler directement. Donc c'est d'aller vers Dieu pour qu'Il confirme sa parole nous concernant.
    En plus, on peut pas aler se fiancer ac X qd on a mm pas rompu ac Y.

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  3. chère yehni, je suis un de tes très fidèle lecteur mais je n'ai pas aimé cette histoire. prévisible et comme le conteur (dont on ne connait pas le nom) disait : "un peu cliché".
    :(

    Maintenant, sur l'histoire, si je me veux bien me fier au Karma, l'exemplarité d'antan de Badjo est bien trop mal récompensée. Une seule erreur payée trop cher. elle a bien eu le courage de laisser qqun qui lui faisait du bien pour qqun qu'elle ne connaissait pas!! bah, elle peut juste prendre la moitié de ce courage pour quitter un goujat (Surtout que le Nouvel Eli a été élevé au rang de charlatan aux yeux de tous)

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  4. Jolie Histoire,
    je viens de découvrir ton site via le concours ivoireblogaward. contente de voir qu'on a des points communs, j'y suis inscrite et j'écris aussi des histoires à mes heures perdues, visites moi quand tu veux: http://ayyahh.wordpress.com/

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  5. Merci à tous!! j'ai écrit un long message qui n'est pas passé! Malheureusement!! je réessayerai plus tard!!

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  6. Je ne suis pas d'accord avec stéphane K ni avec l'anonyme ; cette histoire de "karma", si ça marchait, ça se saurait. Y a plein de personnes bien dans le monde qui souffrent, qui n'ont pas d'argent,qui meurent de faim, eux ils ont fait quoi? C'est pas parce que tu es exemplaire que tu ne galèreras pas dans la vie et y a des "salauds" aussi qui vivent une vie sans nuage; La vie n'a jamais été juste et ne le sera jamais !
    cette histoire est très intéressante et je pense que la faute revient uniquement à Badjo qui n'a pas eu la lucidité de discerner le vrai du faux. Même si son copain n'allait pas aussi souvent en mission, elle aurait quand même pu fréquenter une église et changer de la même manière au fil du temps donc l'absence du copain n'y est pour rien...
    En plus il lui a proposé de se convertir, normalement, les gens qui vont à l'église aiment recruter de nouvelles personnes dans leurs églises, elle aurait du en être contente mais elle préférait juste quelqu'un d'autre qui était mieux à ses yeux parce que converti depuis plusieurs années...

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  7. @Anonymat: un point m'interpelle particulièrement dans ton intervention. Le copain de Badjo voulait se convertir mais elle a refusé. Tu dis que c'est parce qu'elle a trouvé mieux et cela se tient. Dans le texte elle utilise le prétexte qu'il ira à l'église à cause d'elle et que rien ne lui garantit qu'il va continuer, une fois qu'ils seront mariés.
    Je me demande donc s'il y a une manière conventionnelle de donner sa vie à Jésus?
    Je crois que Dieu à une manière spéciale d'appeler chacun de nous.On peut très bien fréquenter l'église à cause d'une personne et finir par être touché par Christ...en ce qui concerne la certitude que le conjoint fraichement converti ne changera pas après le mariage, elle est impossible à déterminer. La bible même nous dit que le cœur de l'homme est tortueux, la prière est notre seul recours.

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TRADUIRE LE BLOG DE YEHNI DJIDJI

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