Depuis quelques mois, les barrages se sont multipliés dans les rues d'Abidjan. Dès 21h, ou un peu plus tôt dans certaines zones, des hommes en treillis, armes au poing, procèdent à des contrôles d'identité. Malheureusement, le sentiment de sécurité que cet acte est censé procurer à la population, à mon avis, n'est pas au rendez-vous. En tout cas, moi, j'ai peur.
Après la crise post-électorale, le gouvernement a fait une véritable chasse aux auteurs de barrages anarchiques. Si ma mémoire est bonne, on avait fourni une liste de barrages officiels et demandé à la population de dénoncer ceux qui ne faisaient pas partie de cette liste. Sommes-nous entrain de faire un bond en arrière ?
Ma préoccupation est simple. Comment savoir si le barrage de fortune, mis en place à l'aide de vieux bancs, d'un menu de maquis et de morceaux de bois, est bien une halte imposée par les FRCI et non un piège grossier tendu par une bande de voleurs?
On me dira peut-être que les FRCI ont un nouvel uniforme que les malfrats n'ont pas encore eu le temps d'imiter. Mais les FRCI qui m'ont arrêtée il y a deux jours pour un contrôle de routine portaient l'ancien uniforme, sans complexe. Je n'ai pas poussé le zèle jusqu'à leur demander de décliner leur propre identité et de prouver leur appartenance à l'armée. Qui sait comment ils auraient réagi ? Cependant je n'ai retrouvé ma sérénité qu'une fois le barrage passé.
Il serait opportun pour les autorités de bien communiquer autour de ces contrôles de peur que l'on tombe dans des dérives. Si jamais quelqu'un se fait dépouiller à un barrage il n'aura que ses yeux pour pleurer. Je doute fort qu'une quelconque enquête aboutisse à la capture des coupables.
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