Assise à l’arrière d’un minicar, là où les sièges ne sont pas côte à côte mais plutôt face à face, 100 fois j’ai crû mourir, 100 fois j’ai crû ressusciter. J’ai finalement changé de place. Dieu merci j’avais le choix, tous les sièges n’étant pas occupés. Mon geste n’eut pas pour effet de condamné quelqu’un d’autre à ce supplice pour les os et les reins. Ma nouvelle place était meilleure que la précédente…pour un temps. J’avais fini par me laisser aller à la contemplation du paysage.
Un paysage verdoyant, luxuriant, défilait à la vitesse du car. Parfois, des arbres aux cimes élevées, semblait chatouillait le ciel qui laissait tomber sur nous des larmes de joie. De temps en temps, inattendue, surgissait une petite localité aux maisons en argiles striés de bande de bois apparents. J’humais l’air pur et frais qui changeait bien de celui chargé de gaz carbonique qui polluait l’atmosphère des Abidjanais. Et puis la folle sarabande a repris.
Je m’imaginai alors ce qu’il serait advenu de moi si j’avais conservé la même place. Au rythme des bosses et des creux de la route raccommodée à maintes endroits, il m’a semblé que le car allait se briser en mille morceaux, tomber en lambeau. A chaque fois que nous étions propulsés en l’air puis que nous reprenions brutalement contact avec le sol, happé par la main puissante de la gravité, l’inquiétude grandissait. J’avais peur également qu’une panne inopinée ne survienne. Aucune de mes craintes n’a pris vie. Nous avons avalé les kilomètres lentement mais sûrement pour rejoindre repus, Yamoussoukro.
Ereintée, le dos en compote, les pieds endoloris, une méchante piqûre de je ne sais quelle insecte sur le dos, j’avais les nerfs à fleurs de peau. Quelques minutes encore d’attente, courtes, mais interminables avant d’être accueillis en bonne et du forme. Je vous écris de la chambre qui m’a été assignée. Et ça c’est une autre histoire. Après un bon bain, les souffrances du voyage paraissent triviales. Après une nuit de sommeil, je les aurai sans doute oublié. Demain, une nouvelle journée riche en enseignements et en émotions. Je préfère arrêter mon récit là pour l’instant, partagée entre le sommeil et la faim. Mais je crois que mon ventre réclame l’option 2 .
#YEs12 YES we can !
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