Sur la moto de Wilfried Toussiné |
Pendant mes deux courts séjours à Lomé (2009 et 2012), j'ai eu l'occasion de me retrouver sur des motos de parfaits inconnus, roulant à vive allure. Bien entendu, la probabilité pour que vous me voyiez faire la même chose à Abidjan est étroitement proche de zéro. Là-bas, c'est un moyen de déplacement prisé. Ce sont les motos-taxi, taxi-motos ou encore Zémidjan (Zem pour les intimes).
Je suis loin d'être une intime des objets à deux roues, à plus forte raison avec moteur. Je le dis, ça étonne souvent, je ne sais pas faire de vélo. Je ne suis pas à mon aise à moto, même si j'aime l'engin de loin.
En général, quand je connais le conducteur, je m'agrippe à lui de toutes mes forces. Mais cette option est carrément exclue de la liste quand il s'agit d'un parfait inconnu. Les Zémidjan (je crois que le nom s'applique aussi aux chauffeurs) portent souvent des blousons ou des vestes pour lutter contre la fraîcheur des nuits togolaises. De plus, même quand il fait chaud, la vitesse à laquelle ils propulsent l'engin fait que les corps entrent de plein fouet en collision avec le vent. Mes larmes coulaient abondamment comme si je coupais des oignons. J'ai compris les lunettes arborées par un grand nombre de motards.
Rares sont ceux qui portent un casque. Quand c'est le cas, il n'y en a pas pour deux. Cette activité est un moyen pour les Togolais d'arrondir leur fin du mois difficile. J'ai appris qu'il y a parmi ces personnes des fonctionnaires, des professeurs. La moto-Taxi leur permet au moins de régler le montant hebdomadaire de leur carburant. C'est triste mais, ainsi va la vie. Ils ne portent aucun uniforme. Ils ne sont pas facilement identifiables. Dès que tu vois un motard seul, tu cries "Oléya". Je crois que cela signifie "Tu y vas". Il s'arrête s'il fait le taxi. Il te regarde méchamment si ce n'est pas le cas.
Je tiens donc fermement les barres à l'arrière du Zémidjan, afin de ne pas tomber à la faveur d'une embardée ou d'un dos d'âne. Et c'est comme si j'avais écrit en gros sur mon front le panneau "étrangère". Personne, ne tenait sa moto autour de moi, sauf une blogueuse qui m'a accompagnée et un blanc que j'ai aperçu dans la circulation. Tous les autres avaient les deux mains pendant librement ou posées sur les cuisses. La désinvolture avec laquelle certaines femmes portaient sur la tête une cuvette pleine de marchandises, un nourrisson au dos, un enfant entre les jambes, sur le Zémidjan était tout simplement ahurissante.
Fouettée dans mon amour-propre, j'ai retiré une main, rêvant d'ôter l'autre... sans jamais franchir le pas. Et puis, soyons véridiques, j'ai essayé une fois... la moto était pratiquement à l'arrêt à dix pas de notre destination.
Sur un zémidjan |
T'es sexy en moto, rires.
RépondreSupprimerIci à Douala, c'est inévitable, pas moyen de s'en passer.
Je te vois venir hein ! Pardon ne viens pas loool ! Je ne savais pas que c'était l'usage à Douala aussi ! Thanks pour l'info ! Et on les appelle comment là-bas ?
SupprimerBenskineurs, Benskins,Benam pour les trop intimes;lol
SupprimerJe n'ai besoin de personne en zémidjan,je ne reconnais plus personne en Zémidjan,ça m'a fait penser à cette chanson...libre comme l'air notre Yehni National,bravo!!
RépondreSupprimerHum, RitaFlower, j'aurais préféré la version originale avec la Harley Davidson hein ! lol ! Mais bon, on fait avec les moyens de bord. Un jour peut-être !
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