LE LYCEE SAINTE MARIE DE COCODY, TOUCHÉ PAR LES AFFRONTEMENTS

Le Lycée Sainte Marie de Cocody n'est plus à présenter en Côte d'Ivoire et sa renommée a même franchie les frontières de notre pays. Pourquoi? Tout simplement parce qu'il a contribué à former des générations et des générations de femmes fortes, intelligentes, battantes, qui se démarquent et laissent leurs marques partout où les porte le long et doux périple qu'est la vie. Est-ce nécessaire de dire que je suis passée par cet établissement? Non, je ne le crois pas. J'ai été peinée d'apprendre qu'une collecte de fonds était organisée par les anciennes de cette école pour la rénover, parce que l'établissement tombait franchement en désuétude.

Je me souviens encore d'une amie avec qui j'en parlais et qui me disait que franchement avec toutes les femmes ministres et hauts cadres qui étaient sorties de l'établissement, c'était abuser que de demander à de jeunes diplômées comme nous de mettre la main à la poche. J'ai souri. J'ai ri. Je n'aurais sans doute pas dû.

Mais là je ne souris plus. Aux nombreux problèmes liés au vieillissement viennent s'ajouter les dommages collatéraux des violents combats post-électoraux qui ont secoué la Côte d'Ivoire tout entière et fait trembler Cocody. 

Des grenades et des munitions non explosées ne font pas vraiment bon ménage avec l'apprentissage scolaire.....Il faut faire quelque chose...Si les ministres et les cadres ne veulent pas mettre la main à la poche tant pis pour elles. Que l'égoïsme, la méchanceté ou la négligence des autres, ne constituent pas un frein à notre mobilisation et à l'expression de notre compassion.

Les anciennes de Sainte Marie de cocody peuvent rejoindre la page facebook de l'Alysma:

FACEBOOK PAGE, afin de rester informées dès qu'une décision sera prise par rapport à une collecte de fonds.

A vous tous, qui n'êtes jamais passés par cet établissement, mais qui avez au moins une connaissance qui y a fait ses classes, ou même à vous qui avez tout simplement le cœur sur la main, je vous tiendrai informés sur les dispositions prises pour réhabiliter l'école et les lieux de collectes de fonds, en Côte d'Ivoire et à l'étranger....

Quelque chose doit être fait, préparons nous tous! 

Que Dieu vous bénisse!

"

Lu dans Fraternité Matin, le numéro du samedi 30 avril 2011 : 

Lycée Sainte Marie : La Licorne neutralise les grenades non explosées 

"Situé dans la sphère géographique de la résidence présidentielle à Cocody, le lycée sainte marie a servi de zone de combats. Il continue, à cet effet, d'en porter les stigmates, à savoir des impacts de balles, de toits perforés ou affaissés par endroits, des éclats de verre, des grenades, des munitions non explosées, etc."

Préoccupés par cette situation, les responsables de l'établissement ont saisi les autorités de tutelle, pour la dépollution de l'établisssement avant la reprise effective des cours qu'ils envisagent pour mardi prochain. L'appel a été entend...u par la Licorne qui a dépêché hier deux équipes spécialisées dans le déminage et la dépollution de cette nature. Elles ont pour rôle, selon l'adjudant Duclay du service communication, de "faire l'évaluation et prendre les mesures idoines pour une normalisation de la vie dans cet établissement". Une petite grenade "anodine" a été perçue déjà par l'équipe de l'adjudant Gilment Patrick, qui affirme avoir pour priorité pour l'heure "une grosse au-dessus du bâtiment d'astreinte de l'infirmière". Pour éviter tout accident, l'adjudant a lancé un appel aux responsables de l'établissement afin qu'elles sensibilisent "les enfants à ne rien toucher dès leur retour". Un message que le proviseur, Mme Lekpeli Florence, entend répercuter ; elle qui a conduit avant l'arrivée des équipes, une visite des sites endommagés. En effet, accompagnée de la présidente des parents d'élèves, Mme Djegba Elisabeth et de deux représentants du ministère de l'Éducation Nationale, à savoir le directeur de cabinet adjoint, Koné Raoul et le directeur régional de l'Éducation nationale (DREN) Abidjan 1, Nicolas Effimbra, Mme Lekpeli a présenté le réfectoire où des éclats de verre jonchent encore le sol. Une fenêtre entière a même été emportée par une explosion. Un peu plus loin, les préaux en béton, portant des trous béants achèvent de convaincre sur l'intensité des combats. Des classes de 6ème et 5ème, le bâtiment de musique ont eu leur lot de dégâts, avec des impacts de balles, des vitres brisées, des toits perforés. Pour autant, le proviseur ne perd pas espoir quand au démarrage effectif des cours. "Si nous voulons attendre que tout le nettoyage soit fait avant de démarrer les cours, nous ne le ferons jamais. Or il ne nous reste plus qu'un trimestre pour achever l'année, et nous comptons le faire en dix semaines. Les cours vont débuter effectivement mardi et ce sera en non stop" révèle t-elle; avant d'ajouter que "dans un premier temps, les filles seront en système de demi-pension". 

par Marcelline Gneproust