Mon article paru dans l'intelligent d'abidjan du 21 Mars
« Tout est permis, mais tout n’est pas utile » dit la Bible. Sans aucune velléité d’évangélisation, c’est une phrase qui me vient en tête quand je vois certaines réalisations dans la ville d’Abidjan. On a peint les terre-pleins en blanc immaculé. Et pourtant, il y a tellement d’immeubles à la peinture défraichie, tellement d’écoles et d’infrastructures publiques qui ont besoin d’un bon coup de neuf ! D’ailleurs, que reste-t-il de cette opération aujourd’hui? La peinture a disparu avec les pluies, les inondations, la saleté !
Le 21 décembre 2011 le quartier des affaires de la capitale économique de Côte d’Ivoire, à savoir le Plateau, et quelques artères des communes d'Abidjan ont été illuminés. Un million cinq cent vingt-sept mille six cent soixante-treize lampes, LED, mini lampes et néons mise à contribution pour cet ouvrage. Ce chef-d’œuvre a attiré un grand nombre de « pèlerins de la lumière ». Ils venaient de très loin, bravant les menaces sécuritaires, les odeurs fétides de la lagune pour admirer la réconciliation lumineuse offerte par le groupe SUNU. Ils se sont réjouis de voir Abidjan « rivaliser » de beauté avec les grandes villes d’Europe et d’Amérique. Ils ont oublié pour un moment les prix exorbitants des denrées alimentaires, l’université fermée, le chômage….
Plusieurs mois après la fin de l’opération, nous sommes tous revenus aux ténèbres d’antan. Abidjan, ville lumière est devenue Abidjan ville sombre. Les quartiers sont à nouveau plongés dans le noir. Les lampadaires aveugles depuis longtemps, sont là à titre décoratif ou indicatif comme pour dire que « ici, dans un pays développé, aurait dû être la lumière ». Avec l’insécurité qu’on a du mal à stabiliser, il ne faut pas en plus créer dans les rues une lumière tamisée propice pour que les malfrats agissent en toute discrétion.
Sur les routes, les automobilistes ne peuvent pas se fier aux feux tricolores qui sont constamment défaillants. Pour pallier le problème, ce sont les policiers et les policières qui les remplacent tant bien que mal. Dans leur uniforme flambant neuf, sifflet en bouche et gant blanc pour certains, ils essaient de réguler la circulation, surtout aux heures de pointe.
Comme être un feu tricolore humain est loin d’être aisé, ils finissent par jeter l’éponge face à un soleil de plomb et à l’indiscipline des automobilistes. Bien entendu, les accidents deviennent plus fréquents. En effet, tout le monde est pressé. Personne ne veut céder sa place. Même quand on n’a pas la priorité, on essaie de forcer le passage. On intimide, on pousse, on fait ronfler le moteur, on fonce et quand on heurte, et voilà le bon côté des choses, les policiers ne sont jamais très loin pour venir établir le constat.
En somme, les moyens sont là, les idées aussi, toutefois, il reste encore à déterminer les priorités et faire passer l’utile avant l’agréable.
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cool la grande DJIDJI. Les premières phrases me séduisent. vraiment trèès bon travail. j'adooore!!!
RépondreSupprimerah pour sur que tu es une femme qui a la poigne.
RépondreSupprimerj'essaierai de me procurer ton livre .BON COUP DE GUEULE