Paru dans l'intelligent d'Abidjan du Mercredi 05 Juillet 2012
La fin de l’année scolaire est imminente. Pour les élèves et étudiants en classe d’examen, le moment fatidique, qui viendra couronner une année de dur labeur ou sanctionner un an de fainéantise, arrive. Les révisions se multiplient à l’approche du sprint final. Il faut faire le bilan rapidement, identifier ses lacunes et essayer de trouver la solution dans le court laps de temps qui reste, pour les retardataires bien sûr. C’est une période de remise en question, où l’impression de ne rien savoir certainement et parfaitement est omniprésente.
Le stress est à son paroxysme chez les candidats…et chez leurs parents aussi. Personne ne veut que sa progéniture connaisse l’échec et l’humiliation de reprendre la même classe en compagnie des petits frères d’hier. Sous l’emprise d’inquiétudes légitimes donc, certains parents font de mauvais choix.
Au lieu d’encourager leurs enfants à redoubler d’ardeur dans le travail, à se montrer plus assidus, ils sont les premiers à utiliser des voies détournées pour décrocher le diplôme convoité. Et pourtant, ils sont censés être des modèles de droiture, des exemples de vertu, des garants de la morale, au moins pour, et devant, leurs enfants.
Sans scrupules aucun, ils avancent les fonds nécessaires à l’achat du « pétrole », ces épreuves qui réussissent à filtrer quelques jours avant les examens et se vendent au prix fort. Ce sont eux qui soudoient les surveillants dans les salles d’examen afin qu’ils puissent aider leur enfant. Ce sont eux qui encouragent leurs fils et leurs filles à corrompre les professeurs qui doivent les interroger à l’oral afin qu’ils ferment les yeux sur leurs lacunes et leur attribuent une note non méritée.
Une jeune fille disait un jour sans honte, puisque la révélation était faite en public, que sa propre mère, institutrice, avait tout fait pour avoir accès à la salle où elle passait les épreuves du CEPE. Une fois là, elle l’avait aidée avec la complicité de ses collègues, en prenant quand même soin de ne pas la laisser obtenir un score parfait, histoire de ne pas éveiller les soupçons. L’élève moyenne serait passée pour un génie.
Cette mère et ses homologues pensent sans doute faire ce qu’il y a de mieux. Les parents croient que la fin justifie les moyens qu’ils emploient. Mais toujours pour le tricheur, un seul jour pour que la honte soit sur l’abonné à cette pratique. L’incompétence rattrape toujours, tôt ou tard, celui qui en est frappé, en fauchant malheureusement au passage quelques victimes innocentes.
Peut-on objectivement jeter la pierre à un enfant qui grandit dans l’ombre de modèles défaillants ?
Le plus risible est que, malgré toutes ces astuces et ces stratégies déployer par les uns et les autres pour tricher, les taux de réussite aux examens demeurent faibles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire