MÉTIER: BLOGUEUSE... J'Y CROIS !

Tous les éléments soulignés dans ce texte sont des liens.

30 Octobre 2008-30 Octobre 2012. 4 ans déjà que le blog de Yehni Djidji a vu le jour. Que de chemin parcouru depuis la publication du premier article. 

J'ai connu la frénésie du premier commentaire laissé par un grand-frère que je pressais de donner son avis.  Pendant longtemps j'ai eu l'impression de me parler à moi-même, de prêcher dans un désert aride. Pendant environ deux ans je suis restée dans l'anonymat le plus total. Ayant même la prétention de croire que j'étais la seule blogueuse (tout sexe confondu) de Côte d'Ivoire.

 Et puis j'ai découvert le Blog de Yoro, celui de Théophile Kouamouo et le blog de Edgar Yapo. Les écailles ont fini de tomber de mes yeux quand j'ai vu un article parlant d'un aloco blogueur party, où  des blogueurs ivoiriens s'étaient réunis...sans moi. J'ai ri seule devant mon ordinateur en regardant ces visages inconnus. J'étais loin d'imaginer qu'ils deviendraient pour la plupart, une seconde famille.

Malgré mes doutes quant à la portée de mes articles, je continuais de maintenir un rythme régulier. Les premiers mots clés sont donc la passion et la constance. 

Il me fallait trouver un thème à développer. Bien entendu mon choix s'est porté automatiquement sur la littérature et je l'ai abordée dans mon deuxième article. Au fur et à mesure, j'ai élargi mon champ d'action en tenant compte de l'environnement dans lequel j'évoluais. 

Mes prochains mots-clés sont donc spécificité et flexibilité. Il est conseillé de trouver une niche ou même de la créer, mais il faut savoir rester à l'écoute de son environnement et tenir compte de ses contraintes. Aujourd'hui j'ai mis en ligne 225nouvelles.com, un site orienté exclusivement littérature tout en continuant de rester généraliste avec mon blog. 

J'ai permis à mon blog d'avoir une présence sur les réseaux sociaux, les forums de discussions. Yehni Djidji est devenue une personne vivante et Rosine Kakou à presque disparue. Les nouveaux mots clés sont: promotion, présence. Au lieu d'attendre que les gens tombent sur votre blog par hasard, il faut en parler en utilisant d'abord l'espace où il se trouve: internet. Il faut multiplier les endroits qui font références à vous et à votre contenu sur la toile.

Le premier acteur du Web que j'ai rencontré a été Israel Yoroba. Il m'a offert une lucarne sur son site Avenue225 où je me suis exprimée en tant que blogueuse et écrivain en herbe. Quelques mois plus tard, je remportais la première place d'un concours qu'il organisait. J'ai commencé à participer à des évènements, à passer du virtuel au réel, le chapitre des rencontres s'ouvraient pour ne plus se refermer.

Les mots-clés sont : relations, partenariats...compétitions.  Une promotion sur internet c'est bon, mais il ne faut pas occulter l'aspect physique. Il faut pouvoir rendre le blog humain, tisser des amitiés, des partenariats. Même si dans un premier temps l'argent n'est pas au rendez-vous, vous réaliserez vite que l'échange de connaissances vaut également son pesant d'or. L'entraide, les échanges mutuels de services et de compétences sont inestimables... 

Au niveau des compétitions, elles accroissent de manière notable la visibilité. Malheureusement, il n'y en a pas beaucoup ici.

Fréquemment, on me demande si j'arrive à vivre de mon blog.    Je veux terminer avec le volet financier. Je serai le plus honnête possible. En 4 ans d'existence, j'ai fait à peine quelques articles sponsorisés et quelques encarts publicitaires. Cela m'étonnerait que mes gains de façon globale excèdent les 200. 000 F CFA. 

Mais je crie quand même haut et fort que je vis de mon blog. Pourquoi? Pendant pratiquement un an j'ai travaillé dans une entreprise où on ne m'a pas recruté sur la base de mon CV mais de mes articles. J'ai publié  Une Passion Interrompue parce que mon éditeur avait lu mon blog. J'ai réussi à réaliser le film 5 boîtes de lait avec Siam Marley parce qu'elle a lu l'histoire sur mon blog. J'ai pu tisser des contacts pour lancer d'autres activités sur internet...

La bonne question n'est donc pas si j'arrive à vivre de mon blog, mais quelle vie je mène ! Même avec 120 000 F CFA par an, le manoeuvre dans une plantation d'hévéa vit. Avec ses 40 000 F CFA par mois, le gardien ne meurt pas de faim. Je ne fais pas exception avec mon blog. Certes une meilleure structuration du domaine, la reconnaissance de la valeur et du pouvoir des blogueurs aideraient à ne plus parler en milliers de francs par mois mais en millions de francs. Mais qui viendra structurer pour moi ? Pour nous ?

Il ne faut compter sur personne. Il est nécessaire de faire preuve d'initiative, de travailler dur en considérant l'argent comme une récompense et non une motivation. Faisons bouger la toile! Apportons notre pierre à l'édifice pour qu'un jour on puisse mettre fièrement sur un document administratif Métier: Blogueuse !