...Le correcteur se met à la place de l’auteur, pénètre dans la conscience, dans l’être de l’auteur pour modifier la trame première pour que la seconde trame s’ourdit, se noue, se dénoue...
1. Qui est Auguste Gnaléhi ?
Auguste Gnalehi est journaliste, critique littéraire, consultant et correcteur de livre…
2. Comment es-tu arrivé au journalisme?
Je suis arrivé au journalisme en 1991 par tempérament, par vocation, mais surtout par acquit de conscience. En d’autres termes pour être en règle avec ma conscience. Je me suis dit que avec la plume on peut non seulement informer, former la population mais dénoncer les tares de la société. A un moment donné, j’ai fait un constat : pour être efficace et performant, il faudrait que vous vous spécialisez dans un domaine bien précis. J’ai choisi alors la critique littéraire. Mais cela ne veut pas dire que je ne pouvais pas tenir une page politique, société ou économie. Loin de là. Je suis à l’aise partout : économie, politique, société. J’ai choisi la critique littéraire pour aimer davantage le livre et le faire aimer à tous ceux qui pensent que lire est une perte de temps. Celui qui ne lit pas est un homme sans boussole perdu dans un désert ou dans une forêt dense ou encore en plein océan. C’est un homme sans repère et repaire. Car lire c’est s’interroger, lire c’est se questionner, interpréter le code d’un message écrit…Le lecteur c’est celui qui peut se tirer d’affaires car par ses lectures il peut avoir la solution du problème posé. Par ses lectures il a des repères, des références tant historiques que sociologiques pour transcender les problèmes qui l’assaillent.
3. D'où te vient le goût pour la littérature?
Mon goût pour les livres date de ma tendre enfance. Je vais vous raconter une anecdote, pour illustrer ce qui va suivre. Au CP1, mon père m’avait acheté des bouquins tout neufs. Ce qui m’a plu, ce ne sont ni les jolis dessins, ni les belles écritures mais l’odeur agréable, le parfum que dégageaient les livres. Alors j’ai commencé à renifler cette odeur, cet arôme. C’est là que tout est parti. Chaque rentrée scolaire, en compagnie de mon père et de mes grandes sœurs nous allâmes de librairie en librairie acheter mes livres.
Durant tout mon cycle primaire et secondaire, je ne recevais que de bouquins neufs. Voyez-vous, c’est le beau parfum, cette fragrance du livre qui m’a entraîné vers la littérature. Contrairement à certaines personnes, ce n’est pas la lecture d’un roman ou d’un livre qui a suscité en moi le goût pour la littérature. C’est donc après ce déclic que j’ai commencé a dévoré toutes sortes de livres. Lire est devenu une passion pour moi. Je lis en moyenne trois bouquins par semaine. Mais je ne lis que de bouquins neufs. Car cela me plonge dans mon enfance. C’est donc tout naturellement qu’après l’obtention du BAC, je me suis inscrit en Lettres Modernes ; pour continuer à humer cette senteur des livres. En effet, pour faire la promotion des livres, j’ai créé deux blogs : augustegnalehi.centerblog.net gnalehibebey.afrikblog.com
4. Revenons à ton métier de correcteur. Dis-moi depuis combien d’années exerces-tu ce métier?
Cela fait bientôt quinze ans (15 ans) que j’exerce ce métier. J’ai commencé par la correction des journaux. Je peux citer entre autres les quotidiens Le Jour avec feu Diégou Bailly, Franck Anderson Kouassi (secrétaire de rédaction) et Le Front. A Le Front, non seulement j’étais au service correction, mais j’avais créé une rubrique intitulée Sous La Plume où je faisais la critique des œuvres littéraires et des ouvrages de référence. Je suis parti d’un constat. Les journaux ivoiriens outre Fraternité Matin n’ont pas de page relative à la critique des livres. Voici l’argument qui a milité à ma faveur lorsque je suis allé présenter ce projet au rédacteur en chef, Sran Eric Kouassi Franck (actuellement directeur de la publication du quotidien sportif Fanion). C’est à partir de là que j’ai tapé dans l’œil de certains organisateurs de concours littéraires et d’écrivains. D’ailleurs, beaucoup d’écrivains non des moindres m’ont sollicité et me sollicitent encore en vue de lire et de corriger leurs manuscrits. Je peux citer pêle-mêle Gina Dick, Jean-Luc Djéa, Assouma Kouadio Bertin, dit Wogny Claire Porquet, Mari Constance Komara, Isaïe Biton Koulibaly et bien d’autres … Mais, depuis décembre 2007, je travaille en free lance.
5. En quoi consiste ce métier ?
Ce métier a beaucoup d’exigence. Il faut être attentif, rigoureux et méticuleux. Le correcteur doit tout vérifier. Il doit avoir le coup d’œil, maîtriser les règles de grammaire, les idiomes et savoir les employer. Un correcteur doit connaître les expressions idiomatiques. Un correcteur, au risque de me répéter, c’est lui qui possède parfaitement la langue dans laquelle il travaille (grammaire, vocabulaire, orthographe. Pour éviter de laisser passer des versions différemment orthographiées d’un même mot des néologismes différents pour un même sens ; le correcteur doit revenir fréquemment au dictionnaire établi. Comme tu le vois, ce métier ne consiste pas seulement à enlever les S et mettre des ENT à des verbes, comme on le dit de façon prosaïque (rires)... Car lire c’est se construire une conscience, c’est se projeter hors de soi à la rencontre d’une autre conscience, c’est aller à la rencontre d’un plaisir, d’un bonheur. Partant de ce principe, ce métier consiste à policer, châtier, raffiner la langue. En un mot, ce métier consiste à cultiver la langue…Outre l’assainissement de la langue, le correcteur a la possibilité après discussion avec l’auteur de bien structurer, de réécrire certains chapitres tout entiers, de bien construire les personnages, l’espace…de réduire les parties dialoguées si elles sont superflues, touffues, de donner une fin autre que celle de l’auteur : une fin plausible.
6. Quelle est l’importance pour un auteur de faire appel à un correcteur ?
Au regard de ce que je viens de dire tantôt, il est impératif qu’un auteur fasse appel à un correcteur. Le correcteur reconstruit, restructure, réorganise le texte. Consultant littéraire et ayant été membre de jury de plusieurs concours littéraires en Côte d’Ivoire, j’ai remarqué que la plupart des candidats et ceux qui déposent leur manuscrit dans les maisons d’édition ne savent pas construire un paragraphe, un personnage, un espace. D’ailleurs, ils ne savent pas que la description d’un lieu ou le portrait d’un personnage arrête le récit. Conséquence : les maisons d’édition refusent de les publier ou si elles veulent satisfaire les auteurs, elles leur demandent d’éditer leur manuscrit à compte d’auteur. Pourquoi à compte d’auteur ? Parce que les maisons d’édition vont engager d’autres frais annexes pour rendre potable le texte : le rewriting ou la réécriture…Pour éviter d’éditer son propre texte à compte d’auteur, l’auteur doit faire appel à un spécialiste. Ce spécialiste fait un travail en amont. Il peut même suggérer à l’auteur d’explorer une autre fin pour rendre croustillant son récit. Tu vois, Yehni, si les textes sont bien construits, réalistes, avec des personnages typiques ou vraisemblables au ton juste, pratiquant le niveau de langue adéquat, la syntaxe correcte, le mot propre utilisé à bon escient, la phrase bien balancée, le directeur littéraire de la maison d’édition donne tout de suite son ok et au bout de quelques semaines ton livre est en librairie.
7. Quelles sont les lacunes qui reviennent souvent dans les manuscrits ?
Moi, je parlerai plutôt de fautes. Les fautes qui reviennent souvent sont des fautes de grammaire, de syntaxe, de langue et de liaison. Les fautes de langue, je peux citer notamment cette expression : Faire des mains et pieds. La plupart des auteurs aiment employer cette expression. Pourtant elle n’est pas juste. En français voici ce que l’on dit : Faire des pieds et des mains pour obtenir quelque chose. Une autre expression que les auteurs affectionnent : traîner les pas. Cette expression n’est pas correcte. On dit plutôt traîner les pieds… Encore une autre expression : de toutes les ou de toutes les manières. On dit plutôt de toute façon ou de toute manière. Il y a aussi des fautes d’orthographe : Par moments et par endroits, ces deux mots prennent toujours la marque du pluriel. Je pourrai parler de l’euphonie. En effet, la manifestation orale d’une langue est dite euphonique quand elle est jugée agréable à entendre. D’où l’insertion d’un (t) dit euphonique qui a pour fonction d’éviter l’hiatus entre deux voyelles dans les groupements tels que viendra-t-il ? Parfois les auteurs pensant maîtriser la règle qu’ils font la faute dans les groupements tels que prend-t-il cette enveloppe ? On écrit plutôt Prend-il cette enveloppe ? Le (d) se lit (t). D’ailleurs, cette dernière forme ne comporte pas d’hiatus. Tu vois, la correction c’est tout un art…
8. Es-tu affilié à une maison d’édition ?
Je disais tantôt, depuis décembre 2007, je travaille en free lance ; parce que le journal qui m’employait pour des questions, dit-on, politiques a fermé. En revanche, j’ai été consultant pendant près de deux ans chez Vallesse Editions. Nous avons travaillé en parfaite intelligence. Je travaillais sous la direction du Directeur de l’édition. Actuellement, je suis le directeur littéraire de Sésame Editions. ..
Cette maison d’édition, outre sa mission de promouvoir le livre et la lecture, se propose d’innover. Pour cela, nous avons une équipe jeune. Le directeur général se nomme Jean-Luc Djéa, écrivain, lauréat de plusieurs concours littéraires ; il est actuellement le secrétaire général de l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire. Nous avons initié la collection POLICE TROPICALE. Comme son nom l’indique collection nous éditons des romans policiers dont la trame reflète les réalités socio- politiques ou économico- historiques de l’Afrique et par ricochet la Côte d’Ivoire… Déjà paru : Crimes à N’glowama , à paraître incessamment La rançon ; collection POLITIQUE, ce sont des essais politiques : déjà parus Le sphinx ; Histoire récente de la Côte d’Ivoire, Le sphinx aux portes du palais . Nous avons également la collection SENTIMENTAL. A paraître : Tentation, Comme un feu mal éteint. La liste n’est pas exhaustive… Collection ETUDE, ce sont des ouvrages de référence. Déjà paru : Comment vaincre le stress. Nous avons des collections classiques telles LITTERATURE GENERALE (Roman, Nouvelles, Poésie…). Déjà paru : Le prix de la fortune. Nous envisageons de créer un concours littéraire. Ce concours a pour but de favoriser et d’encourager la création littéraire et de participer à l’éclosion d’un Ivoirien de type nouveau. Et surtout de promouvoir des talents naissants. Ah ! J’oublie (Rires) Sésame Editions est située dans la commune de Cocody -Angré.
225 49 31 07 76
225 05 03 45 15
225 44 67 68 05
225 22 42 34 36
E-mail : sesameedition@yahoo.fr
9. Quelques références d’œuvres sur lesquelles tu as apporté ta touche ?
En 2003, je rencontre Isaïe Biton Koulibaly aux NEI. Il me parle de son fan-club, de sa présidente Ginette Amani et de ses activités. Et aussi de son manuscrit : Et pourtant, elle pleurait. Satisfait nul doute de ma correction, il m’a demandé de faire la quatrième de couverture. C’était le premier livre que je corrigeais…J’avais peur de décevoir ce grand écrivain. Dieu merci, les critiques ont bien accueilli cette œuvre. D’ailleurs, Et pourtant, elle pleurait publié chez Frat Mat éditions en 2005 au plus fort de la crise armée ivoirienne a été imprimé plus de cinq fois et a vendu à plus de dix mille exemplaires. Cette œuvre, à bien des égards, est devenue un best seller. Comme on n’est point prophète chez soi, c’est au Mali que cette œuvre a été primée…Pour ce même auteur, il y a La bête noire. La puissance de la lecture et bien d’autres œuvres…J’ai écrit la quatrième de couverture des romans La Magie du Livre et Cri de Douleur de Claire Porquet, après correction. Cri de Douleur, je l’ai aussi restructuré, reconstruit. Le Prix de la fortune d’Assouma Kouadio Bertin, dit Wogny, un recueil de nouvelles. Ce recueil je l’ai non seulement restructuré, reconstruit, mais j’ai été également le préfacier. J’ai aussi écrit la quatrième couverture de l’ombre d’Imana, Voyage jusqu’au bout du Rwanda, roman de 137 pages écrit par Véronique Tadjo, Grand prix littéraire d’Afrique noire 2005 pour l’ensemble de ses oeuvres et publié chez les Editions Livre Sud (Edilis). J’ai porté ma touche au recueil de nouvelles de Mari Constance Komara Je n’attends que toi. (Edilis). Il y a également Comment vaincre le stress de Salia Ouattara ; sans oublier les textes quand j’étais consultant à Vallesse Editions. La liste n’est pas exhaustive…
10. Est-ce que tu as déjà publié des œuvres littéraires ? Si oui, lesquelles ?
Pas encore (Rires…). Mais, j’ai au moins quatre manuscrits dans mes tiroirs : un roman et deux recueils de nouvelles et un recueil de poèmes. Je compte les publier incessamment.
11. Est-ce que tu peux donner quelques conseils aux jeunes auteurs quant à la présentation de leur texte et à la mise en page.
La mise en page et la présentation d’un texte, c’est le travail de l’éditeur. C’est l’éditeur qui, selon le volume du manuscrit, la population cible, les résultats attendus et les exigences du marché du livre, fait la mise en page. L’auteur peut proposer la couverture. Mais l’éditeur a le dernier mot. En revanche, je tiens à dire aux jeunes auteurs que lire et écrire vont de pair. Et que les grands écrivains sont ceux qui ont lu et qui lisent encore beaucoup. Ce sont de grands lecteurs ; car celui qui ne lit pas ne sait pas faire de phrases intelligibles, ne peut pas non plus faire d’analyse. Il ne peut pas se projeter dans le temps pour mieux scruter l’horizon. Il ne peut pas questionner le temps, l’espace. Surtout les événements historiques ou socio – politiques. Il est incapable de construire un personnage, de refaire le monde, de recréer le monde. Alors, Yehni, si tu veux être un grand écrivain, il faut être un grand dévoreur de livres ; c’est par la lecture qu’on acquiert un style et au fil du temps l’on se forge, se donne un style. Le style se cultive…
12. Quels sont tes tarifs ?
Le rewriting coûte cher. Car il faut réécrire le texte en lui donnant une fin plausible. Le correcteur se met à la place de l’auteur, pénètre dans la conscience, dans l’être de l’auteur pour modifier la trame première pour que la seconde trame s’ourdit, se noue, se dénoue… Comme tu le constates, Yehni, le rewriting c’est donner une certaine texture au manuscrit. On ne peut pas payer un travail intellectuel… Je donne mes tarifs selon le volume du manuscrit et le volume du travail à effectuer.
13. Comment peut-on te joindre ?
Au terme notre entretien, je tiens à dire en paraphrasant Simone De Beauvoir qu’on ne naît pas écrivain on le devient. On le devient en dévorant les livres, on le devient en ayant un bon guide, un bon coach. C’est pourquoi j’ai décidé à faire du coaching.
En effet avec la somme d’expériences acquises à travers les différents jurys des concours littéraires et les corrections des livres, nous avons mis- des amis et moi- de façon informelle un cabinet littéraire en place. Ce cabinet est composé de spécialistes de la littérature, du cinéma. Ce cabinet se donne pour mission de corriger les manuscrits, de réécrire si possible les manuscrits mal écrits, mal structurés. Nous donnons aussi des cours d’écriture aux écrivains qui veulent se perfectionner et surtout aux écrivains en herbe, aux auteurs qui veulent faire leur premier pas dans le monde littéraire. Je souligne que ces cours se donnent par module. Comment écrire un poème, un roman, une nouvelle, une pièce de théâtre, des scenarii. A la fin de chaque séance ou module, il y a des exercices d’application pour vérifier si l’apprenant a bien appréhendé les cours. Nous pouvons par exemple avec l’apprenant prendre comme prétexte son manuscrit pour travailler ou bien toujours avec son contentement travailler sur son manuscrit tout en lui donnant des cours. Nous fonctionnons comme un atelier d’écriture. En ce qui concerne les tarifs, comme je l’ai dit plus haut, on les fixe selon le volume du travail à effectuer. N’ait pas peur Yehni, les tarifs sont bien étudiés. Voici mes contacts : 225 07 30 45 37 ; 225 60 13 90 26. Mon mail : augustegnalehi@hotmail.com
Interview réalisée par Yehni Djidji
9. Quelques références d’œuvres sur lesquelles tu as apporté ta touche ?
En 2003, je rencontre Isaïe Biton Koulibaly aux NEI. Il me parle de son fan-club, de sa présidente Ginette Amani et de ses activités. Et aussi de son manuscrit : Et pourtant, elle pleurait. Satisfait nul doute de ma correction, il m’a demandé de faire la quatrième de couverture. C’était le premier livre que je corrigeais…J’avais peur de décevoir ce grand écrivain. Dieu merci, les critiques ont bien accueilli cette œuvre. D’ailleurs, Et pourtant, elle pleurait publié chez Frat Mat éditions en 2005 au plus fort de la crise armée ivoirienne a été imprimé plus de cinq fois et a vendu à plus de dix mille exemplaires. Cette œuvre, à bien des égards, est devenue un best seller. Comme on n’est point prophète chez soi, c’est au Mali que cette œuvre a été primée…Pour ce même auteur, il y a La bête noire. La puissance de la lecture et bien d’autres œuvres…J’ai écrit la quatrième de couverture des romans La Magie du Livre et Cri de Douleur de Claire Porquet, après correction. Cri de Douleur, je l’ai aussi restructuré, reconstruit. Le Prix de la fortune d’Assouma Kouadio Bertin, dit Wogny, un recueil de nouvelles. Ce recueil je l’ai non seulement restructuré, reconstruit, mais j’ai été également le préfacier. J’ai aussi écrit la quatrième couverture de l’ombre d’Imana, Voyage jusqu’au bout du Rwanda, roman de 137 pages écrit par Véronique Tadjo, Grand prix littéraire d’Afrique noire 2005 pour l’ensemble de ses oeuvres et publié chez les Editions Livre Sud (Edilis). J’ai porté ma touche au recueil de nouvelles de Mari Constance Komara Je n’attends que toi. (Edilis). Il y a également Comment vaincre le stress de Salia Ouattara ; sans oublier les textes quand j’étais consultant à Vallesse Editions. La liste n’est pas exhaustive…
10. Est-ce que tu as déjà publié des œuvres littéraires ? Si oui, lesquelles ?
Pas encore (Rires…). Mais, j’ai au moins quatre manuscrits dans mes tiroirs : un roman et deux recueils de nouvelles et un recueil de poèmes. Je compte les publier incessamment.
11. Est-ce que tu peux donner quelques conseils aux jeunes auteurs quant à la présentation de leur texte et à la mise en page.
La mise en page et la présentation d’un texte, c’est le travail de l’éditeur. C’est l’éditeur qui, selon le volume du manuscrit, la population cible, les résultats attendus et les exigences du marché du livre, fait la mise en page. L’auteur peut proposer la couverture. Mais l’éditeur a le dernier mot. En revanche, je tiens à dire aux jeunes auteurs que lire et écrire vont de pair. Et que les grands écrivains sont ceux qui ont lu et qui lisent encore beaucoup. Ce sont de grands lecteurs ; car celui qui ne lit pas ne sait pas faire de phrases intelligibles, ne peut pas non plus faire d’analyse. Il ne peut pas se projeter dans le temps pour mieux scruter l’horizon. Il ne peut pas questionner le temps, l’espace. Surtout les événements historiques ou socio – politiques. Il est incapable de construire un personnage, de refaire le monde, de recréer le monde. Alors, Yehni, si tu veux être un grand écrivain, il faut être un grand dévoreur de livres ; c’est par la lecture qu’on acquiert un style et au fil du temps l’on se forge, se donne un style. Le style se cultive…
12. Quels sont tes tarifs ?
Le rewriting coûte cher. Car il faut réécrire le texte en lui donnant une fin plausible. Le correcteur se met à la place de l’auteur, pénètre dans la conscience, dans l’être de l’auteur pour modifier la trame première pour que la seconde trame s’ourdit, se noue, se dénoue… Comme tu le constates, Yehni, le rewriting c’est donner une certaine texture au manuscrit. On ne peut pas payer un travail intellectuel… Je donne mes tarifs selon le volume du manuscrit et le volume du travail à effectuer.
13. Comment peut-on te joindre ?
Au terme notre entretien, je tiens à dire en paraphrasant Simone De Beauvoir qu’on ne naît pas écrivain on le devient. On le devient en dévorant les livres, on le devient en ayant un bon guide, un bon coach. C’est pourquoi j’ai décidé à faire du coaching.
En effet avec la somme d’expériences acquises à travers les différents jurys des concours littéraires et les corrections des livres, nous avons mis- des amis et moi- de façon informelle un cabinet littéraire en place. Ce cabinet est composé de spécialistes de la littérature, du cinéma. Ce cabinet se donne pour mission de corriger les manuscrits, de réécrire si possible les manuscrits mal écrits, mal structurés. Nous donnons aussi des cours d’écriture aux écrivains qui veulent se perfectionner et surtout aux écrivains en herbe, aux auteurs qui veulent faire leur premier pas dans le monde littéraire. Je souligne que ces cours se donnent par module. Comment écrire un poème, un roman, une nouvelle, une pièce de théâtre, des scenarii. A la fin de chaque séance ou module, il y a des exercices d’application pour vérifier si l’apprenant a bien appréhendé les cours. Nous pouvons par exemple avec l’apprenant prendre comme prétexte son manuscrit pour travailler ou bien toujours avec son contentement travailler sur son manuscrit tout en lui donnant des cours. Nous fonctionnons comme un atelier d’écriture. En ce qui concerne les tarifs, comme je l’ai dit plus haut, on les fixe selon le volume du travail à effectuer. N’ait pas peur Yehni, les tarifs sont bien étudiés. Voici mes contacts : 225 07 30 45 37 ; 225 60 13 90 26. Mon mail : augustegnalehi@hotmail.com
Interview réalisée par Yehni Djidji
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