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dimanche 31 juillet 2011

LE FILS DE BARRY KOULEBA (6)

-Tu en as mis du temps !
Le nouveau venu baissa la tête et se confondit en excuses. Elle referma la porte à clé et lui présenta une chaise pour qu’il s’asseye.

-Je te sers à boire ?
-Non !
-Comme tu veux ! Alors quelles sont les nouvelles ? Qu’est-ce que l’échographie a révélé ?

Il déglutit péniblement. Mal à l’aise d’être dans cette chambre avec une femme mariée.

-C’est un garçon, Madame.

Rukayat posa violemment le verre qu’elle avait en main sur la table. Il se fêla. Elle le regarda fixement.

-Tu sais ce qu’il te reste à faire, n’est-ce pas ?
-Oui, Madame !
-Tu sais que je ne peux pas permettre à une autre de venir prendre ma place ! Toi non plus d’ailleurs ! Sinon, plus de petites enveloppes !

Moudassirou acquiesça. Les petites enveloppes de Madame Kouléba lui permettaient de mener un train de vie de fonctionnaire et de prendre soin de son fils malade.

Rukayat se dirigea vers le lit où était posé son sac de marque Lancel. Elle en retira un flacon qu’elle tendit à Moudassirou.

-Tiens, la prochaine fois qu’elle t’enverra pour acheter sa nourriture, verses-y l’équivalent d’un bouchon.

Devant l’hésitation de Moudassirou, Rukayat s’énerva.

-Tu peux le faire, oui ou non ?
-Je peux le faire Madame !
-Tu seras gracieusement récompensé. Ne t’en fais pas ! Et puis, de toutes les façons tu en sais trop et tu sais de quoi je suis capable.
-Bien sûr !

Il prit le flacon et le mit dans sa poche.

-Je continuerai à prendre soin de toi et de ton fils malade, tant que tu continueras de faire ce que je te dis.
-Oui Madame !

La sonnerie du téléphone de Moudassirou retentit.

-C’est elle !
-Mais décroche !

Aussitôt fait, la voix haut perchée de Viviane envahit le réceptacle.

-Allô ! Moudassirou ? Où es-tu encore allé de balader, fainéant ? Je me demande bien pourquoi on te paye !
-Pardon Madame !
-Pardon, pardon, en attendant moi j’ai faim ! Tu vas dans le maquis de ma tante à Marcory et tu lui dis de te donner deux pains de foutou de bananes bien mûres avec une bonne sauce gombo sec à la viande de brousse.
-Bien Madame !
-Tu te dépêches hein ! Si dans  une heure et trente minutes je ne te vois pas ici, considère que tu n’as plus de travail!
-Bien Madame !

Elle mit fin à l’appel.
-Un bouchon, rappela Rukayat.
-Je n’oublierai pas.

Elle tendit une enveloppe contenant 10 billets de 10 000 FCFA à Moudassirou. Il l’empocha sans prendre le temps de compter et sortit de la chambre.

Si elle savait que c’était son dernier repas, elle aurait sans doute choisi autre chose », se dit-il en refermant la porte derrière lui.


PAR YEHNI DJIDJI 


Lire la septième partie

1 commentaire:

  1. par moment les gens sont idiot, il se croient tout permis, le roi est en effet l'esclave de son domestique, et sa beaucoup de personne l'ignore. Une personne que tu envoie partout, qui te fait a manger, ki connait plus ta vie que toi meme c'est elle que tu insultes au lieu de remercier, Pour ma part j'aime cette partie de l'histoire, une bonne lecon pour ces femmes ki traitent leur domestique comme des moins que rien.

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