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jeudi 28 juillet 2011

NOUVELLE: DESTINS BRISES...DE PA

Peut-il vraiment exister une relation d'amitié entre un homme et une femme? Oui? Non? Faut-il continuer de prétendre à une amitié avec une personne du sexe opposé quand il est clair que vous êtes attirés l'un par l'autre et que l'un d'entre vous est engagé ailleurs? 
On pense toujours qu'on peut résister à l'appel insistant de la tentation...
Merci à PA pour sa nouvelle "DESTINS BRISES".

Mohamed venait de raccrocher avec Liz Emmanuelle, sa nouvelle euh… « amie ». Il avait quelques hésitations à déterminer la nature de leur relation tant elle était pour le moins atypique. A cheval entre amitié et amour ; c’était un hybride, un mélange des deux. A vrai dire, il n’en savait rien. Lui et Liz avaient moultes atomes crochus, ils se comprenaient sans avoir besoin de se parler, ils avaient les mêmes gouts musicaux, vestimentaires… Mohamed fut le premier surpris par leur rapprochement. On pouvait les voir partout accrochés l’un à l’autre. Les pseudos tourtereaux passaient beaucoup de temps à parler, au téléphone comme  sur internet via messagerie instantanée. Les sujets ? Trois fois rien ou des problèmes plus sérieux, des confidences, des échanges de compliments. Cela partait de la discussion la plus grave au détail qui faisait rigoler 5 minutes pendant la pause rêverie au travail. Liz trouvait que Mohamed était son alter ego, « Elle au masculin ».
 Pourtant à leur rencontre, rien ne laissait présager qu’ils deviendraient ces complices d’aujourd’hui tant elle s’était passée de façon particulière…
En effet par un après-midi très ensoleillé du mois de juillet, il avait décidé d’aller faire des longueurs à la piscine du club house au Vallon 2 plateaux, un quartier chic de la commune de Cocody. Par un heureux hasard Liz avait eu la même inspiration, en plus son agenda marquait que samedi elle avait cours de natation.
 Mohamed nageait comme un poisson, on ne pouvait pas en dire autant de Liz. Tel un poids dans l’eau chlorée de la piscine, elle nageait comme danse un pied.  Le maitre-nageur après des instructions, venait tout juste de la quitter pour un autre élève. Une fois seule, elle faisait ses exercices de crawl, un pull boy coincé entre les cuisses. Par intermittence, Liz mettait la tête hors de l’eau pour reprendre son souffle ; le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle était à la peine. Les membres crispés et  les yeux rougis, elle d’ordinaire si sure d’elle et glamour, apparaissait gauche et transie de peur. C’est à ce moment qu’elle surprit le rire de Mohamed. Un coup d’œil circulaire lui permit de se rendre compte qu’elle en  était l’objet. La belle fulminant d’être la risée de cet inconnu lui lança « parce que vous trouvez ça drôle ? C’est bon,  vous vous marrez comme vous voulez ?»
-désolé, je… balbutia t-il, se sentant démasqué par cette belle sirène qui de son regard rouge de colère et de chlore, le fusillait, l’air d’exprimer son mécontentement « pour ma peine je peux vous aider » lui proposa t il
-non merci, ça ir…elle n’eut pas le temps de finir sa phrase, qu’elle perdit l’équilibre, Mohamed accourut à sa rescousse et lui sortit la tête de l’eau  en affichant le même sourire moqueur une fois qu’il la sut hors de danger. Cependant cette fois, elle aussi éclata de rire, c’était drôle en effet.
 A la sortie de la piscine les deux nouveaux amis avaient pris un verre et échangé leurs contacts, le courant était toute suite passé.
Voici l’histoire d’une bien curieuse rencontre, Mohamed savait que liz n’aimait pas qu’il la ressasse, mais il aimait bien l’embêter, et il se faisait un plaisir de raconter leur premier contact avec force de détails chaque fois qu’il en avait l’occasion. Elle contre attaquait toujours de la même façon « ça remonte à bien longtemps, maintenant, je nage comme Manaudou»
-Et moi comme Mamadou, la taquinait-il
***
Il lui plaisait vraiment et elle savait qu’elle l’attirait également. Mohamed était avare en mots mais elle le connaissait bien depuis le temps… Ses actes trahissaient son ressenti et ses sentiments… Par pudeur ou tout simplement par déni, le duo n’abordait jamais de discussion à propos de cette attirance ignorée et pourtant palpable qui prenait ses aises entre eux
Cette grande amitié entre Mohamed et Liz a très vite évolué, les jours se relayaient à consolider cette relation particulière. Ils formaient vraiment un beau couple ou plutôt un beau duo parce que couple, ce n’est pas vraiment le terme qui convenait…
En effet, si Liz venait fraîchement d’agrandir le cercle des célibataires, Mohamed lui  venait tout aussi fraichement d’agrandir la circonférence des hommes mariés et était nouvellement papa d’une magnifique fillette, Sarah. Il savait qu’il jouait à un jeu dangereux à ainsi flirter avec les limites de l’amitié. Mais il se savait serein, ou du moins il le pensait. Il était fidèle et comptait continuer d’assumer son rôle de chef de famille à la perfection. Consciencieux, Mohamed fait partie des rares hommes qui pensent qu’on peut arpenter le chemin de la vie avec une seule et unique femme, être fidèle c’était le moindre des devoirs de l’homme envers sa femme. Mais aujourd’hui après l’arrivée impromptue de Liz dans sa vie, Il  se rendait compte que la tâche s’annonçait désormais ardue…
Elle avait une belle stature et une silhouette magnifique marquée d’une taille de guêpe et maintenue par deux belles jambes galbées et parfaitement droites et symétriques. Elle avait une cambrure et des formes à se damner. Mohamed avait plaisir à la regarder marcher, ou plutôt avancer et faire de l’espace son T, comme un mannequin.

*  * *
Mohamed sursauta et sortit brusquement de ses pensées suite au wizz de sa messagerie instantanée dans la fenêtre de discussion signe qu’il ne répondait pas à son correspondant depuis un moment. Il eut un sourire amusé, c’était Liz qui commençait à s’impatienter. « Tu me dis si je t’ennuie. »  dit-elle d’un air faussement agacé
« Désolé princesse, je me suis levé précipitamment et je n’ai pas eu le temps de prévenir. Je suis là maintenant» mentit-il.
Un émoticône de sourire fut la réponse qu’elle lui envoya.
Mohamed et Liz discutaient beaucoup et à force, il la connaissait aussi bien qu’elle le connaissait. L’air de rien, ce dernier était en train d’occuper la place laissée libre dans le cœur de célibataire de Liz. Elle commença à penser à lui un peu plus souvent les soirs avant de s’endormir ; c’est bien connu, la proximité crée des liens qui vont souvent au-delà de l’amitié. Par ignorance ou tout simplement par volonté de se voiler la face, Mohamed refusait l’évidence « il commençait à avoir des sentiments pour cette très chère Liz ».
 Il n’avait pas le droit, se disait-il intérieurement ; il était marié et de surcroit, c’était un homme correct à tous égards, bon père et mari fidèle. Mais pourquoi elle l’intriguait de la sorte, avec son sourire ravageur et son rire guttural tellement communicatif. Ce n’était pas très sexy mais comme il aimait l’entendre ! En plus il la trouvait vraiment à son goût, avec ses yeux légèrement bridés et son teint clair tendance mulâtresse.
Liz était effectivement belle, de bonne éducation et réservée de surcroît. Comme il aime à le lui dire « elle était belle à courtiser et bonne à marier ».  Pleine d’humour, Liz avait le chic pour s’habiller ce qui la mettait encore plus en valeur. C’était le genre de fille qu’on mettait à son bras pour faire des envieux et qui pouvait également tenir une maison et s’occuper des enfants. En somme la femme dans toute sa quintessence.  Elle n’était pas de celles qui croyaient à la virginité jusqu’au mariage mais ce n’était pas une frivole pour autant, pour preuve, à 27 ans elle n’avait eu que 3 relations. La dernière ayant connu des dernières notes douloureuses, elle avait finalement rompu ses fiançailles.
En outre, elle savait qu’être bonne cuisinière et maîtresse de maison, des cordes à son arc de femme accomplie, étaient des conditions nécessaires mais pas suffisantes pour retenir un homme. Ce n’était là qu’un aspect de la vie de femme. Il fallait d’autre part être une bonne amante, sur la question, notre Liz déjà physiquement gâtée par la nature était bien outillée, malgré son expérience sentimentale anorexique.
***
Mohamed et Liz continuaient de chatter entre  travaux à finaliser et réunions à tenir. « Dis Mo’, on part écouter du Live ce soir, c’est vendredi aujourd’hui et  j’ai besoin de décompresser », vit-il apparaitre dans la fenêtre de discussion avec Liz. « Je sais que tu es libre ce weekend, Astou ta femme a pris ses congés et elle est allée en voyage ce matin avec ta puce, tu n’as pas d’argument, s’il te plait » le supplia t’elle
-Tu me prends toujours par les sentiments toi…pas de souci, on va y aller
-merci Mo’
A 19h précise, le bruit de klaxon de voiture devant le portail de son appartement indiquait qu’il fallait qu’elle sorte rejoindre Mohamed venu la récupérer. Elle pouvait le voir depuis son balcon. Une fois Liz installée, le véhicule s’engouffra dans les méandres de la nuit mimant d’autres nombreux noctambules. «  Tu es très en beauté très chère»
-merci Mo’, toi aussi t’es élégant
Perchée sur ses escarpins blancs, elle lui tenait le bras lorsqu’ensemble, ils entrèrent dans la salle de la boîte de nuit « le live » de la riviera palmeraie.
La soirée était belle, une cannette de soda pour lui, un mojito pour elle, ils chantaient « redemption song » de Bob Marley en chœur avec l’interprète de l’orchestre de la soirée.
* * *
Liz s’éveilla dans les bras de Mohamed encore endormi, le regard embué et l’air interrogateur, elle le secoua vigoureusement pour le tirer de son sommeil, « mais qu’est e qu’il ya Liz » susurra-t-il, se libérant péniblement dans bras de Morphée.
-Ce qu’il y a ??? Ben, c’est qu’on a passé la nuit ensemble !!! hurla t’elle, mais…mais…comment ça se peut ? Que s’est-il passé ?
-d’abord tu parles moins fort, j’ai une vilaine migraine vu comme Mlle m’a réveillé avec douceur, ironisa-t-il, « ensuite, calme toi et arrête de t’agripper à moi de la sorte, ok ?une seule question à la fois je t’explique, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, je suis tout habillé, d’accord ? »
-en effet, répondit-elle après un regard vérificatif
-Hier, tu as bu un mojito de trop, je t’ai ramenée, tu étais…on va dire que tu étais émoustillée
-Mais je n’ai rien fait de bien méchant, rassure moi…fit-elle la mine tristounette
-hum…Comment te le dire sans te heurter ? Euh… tu l’étais au point où tu m’as fait une séance de stript…
-Arrête, tu n’es pas sérieux là, coupa t’elle
-Non, je te chahute, j’ai réussi à limiter les dégâts, je n’ai pas voulu te laisser toute seule par prudence. Mais la prochaine fois, promets-moi d’être sobre.
-je suis vraiment confuse, je suis triste ces derniers temps et je me suis laissée un peu aller, je te promets qu’on ne m’y prendra plus.
- Bon là ma vieille, il faut que j’y aille, dit- il après coup d’œil furtif à sa montre
-Oh mille fois merci mon ange, le remercia-t-elle en se blottissant dans le même temps contre lui pour une accolade de gratitude. A son tour il la serra dans ses bras tout contre lui en lui caressant les cheveux « c’est rien, mais fais plus attention à toi la prochaine fois, tu es une proie et il y’a des loups dehors. Sur ce, je dois maintenant te fausser compagnie pupuce ».
-ok
Liz se serra un peu plus fort  à lui, et leva la tête, pour lui donner un baiser sur la joue qu’elle posa par inadvertance au coin de sa bouche… Tout d’abord avec hésitation, leurs lèvres finalement se trouvèrent. Et ce fut ensuite un long  baiser langoureux, tendre et passionné. C’est de notoriété publique, la beauté d’une femme est un piège pour la raison de l’homme. Cependant le peu de raison qui reste encore dans pareille circonstance prit le dessus sur la passion de Mohamed, il se dégagea tout doucement avant de dire «cette fois ci, je vais vraiment y aller, je crois que tu vas mieux »
 Il sortit promptement, son premier réflexe fut celui de passer un coup de fil à sa femme pour avoir des nouvelles, elle lui manquait depuis son départ, Sarah aussi d’ailleurs… A bord de sa voiture, il quittait Angré 7ème tranche, le quartier où résidait Liz Liz pour rejoindre sa villa sise en zone 4 biétry en passant par Cocody. Il ouvrit la boite à gants dans laquelle il posa son téléphone dépité « c’est tant pis, je le ferai un peu plus tard » pensa-t-il. Le feu venait de passer au vert lorsqu’il leva les yeux après avoir refermé la boîte à gants. Il passa du point mort à la première et tourna le bouton de son auto radio, un peu de musique pour la route.
Sur la droite au carrefour de la vie de Cocody un camion ben arrivait à vive allure, ses freins avaient lâché, et le conducteur  tentait désespérément d’arrêter l’engin. Il venait de brûler le feu rouge et la priorité au moment où le véhicule de Mohamed se retrouvait au beau milieu du carrefour.
Le choc fut bref, brutal, violent. Il n’eut pas le temps de réfléchir, d’agir ni de souffrir dans son corps sans vie encastré dans la carcasse de sa BMW grise série 5 ….

Par PA

7 commentaires:

  1. Je l'ai lu d'une traite sans m'arrêter, c'est un joli petit bijou!

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  2. P.A a été "recrutée" comme auteur permanent sur http://desmotsdesimages.blogspot.com tant ses poèmes avaient un point de vue intéressant.
    Je suis agréablement surpris de la retrouver ici avec cette nouvelle qui est bien emmenée.
    bien que l'histoire soit simple, son point de vue est différent et j'adore la fin tragique.
    je liiike

    Cheers. bravo, continue

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  3. Merci Stéphane de me faire confiance et d'aimer ce que je fais. Vos encouragements et vos avis à tous m'aident à être meilleure.

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  4. euh.. attendez; c'est fini comme ça?? pourquoi PA? pourquoi? lol

    joliment ecrit

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  5. Eeh vous avez tué Mo, pourquoi, il avait été sage pourtant, le destin aurait du etre plus clement avec lui. très belle histoire. félicitations

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